Le journal de l’Arbo

Satanés capricornes

Parmi les arbres que j’ai plantés il y a une quinzaine d’années figure un Chêne des marais (Quercus palustris). C’est un bel arbre au développement harmonieux. A l’automne, comme tous les chênes des marais, il prend des teintes splendides avant que les feuilles ne tombent.

Cet été, il a commencé à m’inquiéter. La cime a perdu ses feuilles prématurément. Le bois, tout en haut, s’est asséché et est devenu cassant. Mon arbre avait un problème dans sa partie supérieure puisque les branches basses poursuivaient leur croissance le plus normalement du monde. J’ai mis le dépérissement sur le compte de la canicule et de la sécheresse estivale. Le chêne avait souffert des températures et du manque d’eau. J’avais eu tort de le planter au sommet d’une butte plutôt que dans un bas-fond. L’emplacement n’était pas le bon et il payait le prix de mon erreur.

En réalité, je me trompais. Lors de ma dernière visite, je n’ai pu que constater que la base du tronc était percée de plusieurs trous et que de la sciure s’étalait au pied. Le capricorne! L’insecte, ou plutôt ses larves, se sont installées – il y a deux ou trois ans – dans le tronc qu’elles ont colonisé et dont elles se nourrissent. Pourquoi lui ? Je l’ignore. Il était en bonne santé. Aujourd’hui, le voici condamné à mort.

Colonisé par le capricorne, le chêne est condamné à mort