Le journal de l’Arbo

L’arbre aux quarante écus

La plupart des arbres ont perdu leurs feuilles. L’hiver est là, précoce. Les températures dégringolent. Les jours n’en finissent pas de raccourcir. La migration des oiseaux s’achève. Et c’est maintenant que les ginkgos — surnommé l’arbre aux quarante écus – prennent leur splendide couleur automnale.

Personne ne peut rester insensible devant le spectacle des ginkgos. Déjà, la forme palmée des feuilles surprend. Elle ne ressemble à aucune. Et puis, il y a l’âge. Les ginkgos existaient il y a 150 millions d’années et colonisaient la terre entière avant de trouver refuge en Chine avant les périodes glaciaires. Enfin, il y a la couleur du feuillage : vert pâle au printemps, jaune d’or à l’automne.

Les premiers spécimens sont arrivés en Europe vers le milieu du 18ᵉ siècle. Celui planté dans les jardins botaniques de Kew, à l’est de Londres, est en pleine forme. En France, le plus ancien sujet se porte à merveille. Il se trouve à Montpellier. Il aurait été planté une dizaine d’années avant la Révolution de 1789.

L’arboretum du Bassecq compte une quinzaine de ginkgos. Les plus beaux sont à l’entrée. Ce sont des gamins! Les plus âges ont une quinzaine d’années. Ils ont germé à partir de graines recueillies au Jardin des plantes, à Paris, ou achetées dans la capitale à des commerçants asiatiques (grillées, les fruits se consomment comme des pistaches).

Rien de plus simple que de faire germer les graines. Le taux de réussite est proche de 100%. Mais il faut être patient. La croissance des ginkgos est d’une lenteur désespérante.

Feuilles de gingko à la mi-novembre